JO Paris 2024 – C’était hier : Fatoumata Camara (GUI), lutteuse tous terrains

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Non qualifiée pour ces JO, Fatoumata Yarie Camara était la seule athlète guinéenne à avoir validé son ticket pour Tokyo 2021 en passant par les qualifications. Une icône sportive pour la jeunesse du pays.

C’est l’histoire d’une petite Guinéenne qui, à force de courage et de motivation, a fini par représenter son pays aux Jeux Olympiques. Au tout début, était bien sûr l’école et même le football ! Mais Fatoumata Yarie aime beaucoup la lutte. Alternant entre la classe et la pratique, la native de Conakry cherche la reconnaissance des siens.

Malgré le refus de certains membres de sa famille, qui ne la soutiendront dans cette passion que sur le tard, Fatoumata se lance à corps perdu dans la discipline. Le début d’une aventure sur la scène continentale d’abord, puis internationale, couronnée de médailles. Une quinzaine au total, toutes compétitions confondues.

Dès 2017 en Côte d’Ivoire, à Abidjan, elle conquiert la scène internationale à travers les 8e Jeux de la Francophonie et repart avec l’argent.  La Guinéenne s’adjuge ensuite le bronze dans la catégorie des moins de 62 kg aux Jeux africains de 2019. Avril 2021. Fatoumata Sylla participe à un tournoi de qualification Afrique-Océanie pour les JO de Tokyo.  Elle y décroche son ticket pour le Japon après avoir atteint la finale du tournoi dans sa catégorie. Historique pour la Guinée, dont les autres athlètes bénéficient de wild cards et d’invitations au nom de l’universalité.  “ Je me suis sacrifié pour vivre cette expérience, depuis 4 ans , je rêve de disputer les JO » expliquera-t-elle, après avoir tant travaillé.

Mais sa participation sera menacée par la famille de la lutteuse, qui dénonce le manque de soutien des autorités sportives . Fatoumata Yarie n’aurait jamais obtenu ni ses primes de qualification ni celles de participation aux compétitions. « Le ministère nous a invités au département, des promesses ont été formulées mais malheureusement rien n’a été réalisé à date” déclare d’ailleurs la lutteuse.

Une fois à Tokyo, les choses ne vont pas nécessairement se passer comme elle l’espérait, sportivement s’entend. Le tirage au sort lui propose deux adversaires de calibre mondial. Elle sera battue à deux reprises avant de rentrer à Conakry. En 8è de finale elle cède devant la Japonaise Risako Kapai (8-2). Repêchée, elle s’incline cette fois  face à la Mongole Khongorzul Boldsaikhan (10 -0 ).

Malgré la déception des JO, elle continue à compétir. En 2022, elle revient sur la scène continentale lors des championnats d’Afrique de lutte disputés au Maroc, à El Jadida, et arrache une médaille de bronze . L’année d’après, elle change de catégorie (moins de 62 kg) pour les Championnats d’Afrique de lutte 2023 à Hammamet (Tunisie) et prend aussi le bronze.

La même année, aux Jeux de la Francophonie, Fatoumata s’empare de la médaille d’argent en moins de 63 kg à Kinshasa (RDC). Icône de la jeunesse sportive, la jeune femme de 28 ans songe désormais au mariage. Son envie de fonder un foyer revient souvent dans ses propos chez les médias.

Même si elle fait planer le doute sur la suite de sa carrière, celle qui a manqué la qualification pour Paris 2024 ne cache pas sa volonté d’encadrer les jeunes à l’avenir, histoire de leur transmettre son expérience unique.

Salématou Sylla

Podium224.com – Guinée

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